Ça crie, ça chougne, ça se chamaille et votre tête va exploser ? Et si c’était le moment de prendre une pause, de respirer un bon coup et de se détendre. Lire cette proposition vous fait sourire ? Vous pensez que je ne sais pas de quoi je parle, mais détrompez-vous. J’ai des enfants et je vous comprends. Je vais vous expliquer pourquoi vous devriez les initier à la méditation le plus tôt possible.
La relaxation : un nouveau jeu
Un moment de calme apaise le corps et l’esprit. C’est vrai à tout âge, mais encore plus chez un individu en pleine croissance. Grandir demande beaucoup d’énergie. Les enfants ont tendance à se dépenser beaucoup, car ils ont la capacité de récupération des sportifs — les veinards ! — . Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas besoin de repos.
Être en mouvement rassure les plus jeunes. Ils bougent pour se sentir vivant et ainsi en sécurité. Pour leur faire accepter de ralentir le rythme, proposez-leur un nouveau jeu : celui de la relaxation.
La méditation à proprement parler est adaptée aux enfants à partir de 7 ans, lorsqu’ils arrivent à se concentrer au moins 45 minutes. Pour les plus petits, on parle plutôt d’initiation à la méditation, d’apaisement, de retour au calme, mais il n’est jamais trop tôt pour commencer.
Les bienfaits de la détente vont au-delà du simple calme
Voici les sept bienfaits que vos enfants vont retirer de la pratique de quelques minutes d’initiation à la méditation.
Je vous propose également quelques exercices simples sous forme de jeu que vous pouvez mettre en place avec des petits dès 3 ou 4 ans. Pas besoin de beaucoup de matériel ni d’un lieu particulier, imagination et bonne volonté suffisent.
Bienfait n° 1 : s’apaiser en s’amusant
Les enfants et surtout les plus petits ont un important besoin de se dépenser. Ils n’ont pas le réflexe de s’économiser que l’on acquiert en grandissant. Pour eux, seul l’instant compte et ils veulent en profiter. C’est un très bon point, car ils ont une capacité qui se perd avec l’âge adulte : vivre uniquement au présent. La méditation a pour principale fonction de se connecter avec le réel. Les enfants sont ainsi les candidats idéals pour cette pratique.
S’ancrer dans l’instant est facile, mais l’activité proposée doit capter leur attention. J’ai visionné de nombreuses vidéos sur internet d’exercices pour les moins de 10 ans, mais je les trouve trop compliquées, voire ennuyeuses, pour les plus petits (et parfois pour les plus grands aussi). Je vous suggère le jeu des tubes à bulles de savon pour développer ce premier bienfait.
Bienfait n°2 : découvrir ses émotions
Jusqu’à l’âge de 3 voire 4 ans, les enfants ne savent pas toujours très bien pourquoi ils réagissent de façon excessive à certaines réponses de leur environnement.
La frustration, la peur, la colère, la tristesse peuvent submerger nos petits sans qu’ils comprennent ce qui leur arrive. Ils ne connaissent pas encore les différentes émotions. Comment gérer un évènement que l’on ne connaît pas ?
Reconnaître son état d’esprit permet de trouver des outils pour contrer petit à petit le sentiment désagréable.
Je vous propose pour ce bienfait l’exercice de la couleur des émotions.
Bienfait n°3 : prendre conscience de son corps et de son environnement
Dans les premières années de vie, le cerveau retient une multitude d’informations. La méditation peut les aider à découvrir les parties de leur anatomie, les ressentis agréables ou désagréables qui s’y rapportent et les stimuli de leur environnement immédiat (gazouillis des oiseaux, bruit de la circulation…).
L’enfant comprend qu’il est une entité à part entière faite de sensations et qu’il peut interagir avec son entourage. Il peut maîtriser son corps et intervenir sur lui alors qu’il était jusqu’alors soumis à son bon vouloir. Toutes les impressions ont un nom et sont modifiables : une douleur, une chatouille ou un courant d’air… Plutôt que de pleurer sans fin, le petit peut expliquer qu’il a mal au ventre, qu’il a froid ou encore qu’il a envie d’aller aux toilettes.
Un exercice classique et simple pour ce bienfait est celui de la fourmi qui escalade notre corps.
Bienfait n° 4 : développer son imagination
Lorsque l’enfant est confiant et qu’il a l’habitude de pratiquer de petites séances de méditation, lui suggérer de fermer les yeux va accroître son sentiment de quiétude. En fermant les yeux, l’imagination prend le dessus. C’est une étape importante du développement humain. Plus perturbé par la vue de son environnement, l’enfant peut se concentrer sur lui-même.
Ainsi, certains exercices proposent d’imaginer la chambre idéale, la fête d’anniversaire de rêve ou encore la journée parfaite. Le parent peut guider la réflexion en demandant au fur et à mesure des détails sur ce que l’enfant visualise.
Bienfait n°5 : être plus serein
Un enfant qui accepte de se laisser aller dans de petits exercices de méditation est un enfant confiant. Il s’en remet à son parent pour une activité. Il plonge sereinement dans l’inconnu.
À ce stade, votre progéniture est apaisée. Il n’a plus peur de ce qu’il ne connaît pas. C’est vrai pour la méditation, mais c’est surtout vrai pour la vie de tous les jours. Être apaisé offre une meilleure gestion des craintes.
Peu importe l’exercice proposé, votre enfant l’accepte avec plaisir. Le retour à la normale s’opère dans le calme. Il sera même demandeur de nouvelles activités, car il a compris que ça lui fait du bien, et qu’en plus c’est souvent rigolo.
Bienfait n°6 : créer une complicité parent-enfant
Pour vivre en harmonie en famille, apprendre à se connaître est capital. Un enfant se développe vite. Ses besoins changent. Ne vous êtes-vous jamais fait la réflexion suivante : comme il/elle a grandi vite ces dernières semaines ! Vous ne sauriez dire depuis quand il/elle fait telle ou telle tâche sans vous.
Les activités communes favorisent la proximité et les liens de complicité entre les membres d’une famille. Concilier les plannings de chacun s’avère être un vrai casse-tête. Entre le travail, l’école, l’entretien de la maison et tous les imprévus qui surviennent régulièrement, on perd de vue l’importance de passer du temps ensemble, et surtout des périodes au calme. La lecture de l’histoire du soir est un bon moyen d’y parvenir. Prendre cinq minutes pour un exercice de méditation aussi. À n’importe quel moment de la journée, vous pouvez suggérer à votre enfant de se concentrer sur un thème que vous aurez choisi. Faites-lui décrire ce qu’il ressent, ce qu’il entend ou ce qu’il voit, ce qu’il imagine quand vous lui montrez un nuage. Apprenez-lui à respirer calmement. Montrez-lui que vous aimez passer du temps avec lui et créer vos propres exercices. Succès garanti !
Bienfait n°7 : s’ouvrir au monde
Ce dernier point me semble crucial dans une société où tout va très vite. L’information est partout. C’est épuisant pour un enfant qui doit grandir, se construire, apprendre son fonctionnement et celui du monde qui l’entoure. Méditer offre une pause dans cette course effrénée tout en découvrant justement les richesses de notre planète. Apprendre en s’arrêtant est possible. Se reposer devient bénéfique.
Plusieurs exercices font appel à diverses cultures qui vont permettre à l’enfant de comprendre la diversité du monde. Accepter l’autre et sa singularité sera profitable à l’individu tout au long de sa scolarité et encore plus dans sa vie d’adulte.
La méditation sert uniquement à apporter du bien-être. Elle ne doit jamais être une contrainte, un objectif ou un challenge. On ne peut pas être bon ou mauvais en méditation, on peut seulement être énervé ou apaisé.
Dans un premier temps, je vous déconseille les vidéos d’exercices de relaxation pour enfants. Elles n’excèdent souvent pas 5 à 10 minutes, mais je ne les trouve pas très conviviales et cela risque de rebuter les plus jeunes.
Se détendre est un plaisir. Il n’y a ni règles ni obligations de réussite
Alors convaincu et détendu ? Vos petits monstres crient toujours autour de vous ? Je vous invite à leur suggérer un nouveau jeu. Je doute qu’ils répondent par la négative. J’ai testé avec les miens et ça marche !
Capter leur attention quelques secondes suffit. Les enfants sont de vrais disques durs. Même s’ils ne semblent pas intéressés au début, il se peut que dans quelques jours ou quelques semaines, ils vous demandent de refaire le jeu des bulles de savon ou d’entendre à nouveau l’histoire de la fourmi.
Commencez par les exercices que je vous propose dans cet article, et soyez réceptif à leurs réactions. Ils aiment ? Augmentez la durée de la séance ou sa complexité. Ils s’impatientent et paraissent s’ennuyer ? N’insistez pas. Il est peut-être trop tôt pour eux ou alors le moment est mal choisi.
N’oubliez pas : ne jamais les forcer. Vous devez être à l’initiative de la démarche, mais ce sont eux qui décident s’ils sont prêts à vous suivre dans cette aventure. Patience et compréhension, c’est aussi une forme de méditation, pour les parents cette fois.
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