Anne Morono
L’avènement du covid-19 a bouleversé de nombreux secteurs depuis fin 2019. Parmi ces derniers, il y a le marché du vin bien sûr. L’impact du covid-19 sur la consommation du vin considérable. Comment expliquer cela ? Quel est l’état des lieux ? Les réponses sont dans cet article.
Une mutation des habitudes d’achat et de consommation du vin en France
Étant donné que la consommation du vin est ancrée dans la tradition française, le gouvernement a considéré les cavistes comme des magasins de première nécessité. Bien que la décision soit surprenante chez plusieurs personnes, elle a tout de même permis à de nombreux amateurs de vin de continuer à en consommer en utilisant des accessoires modernes comme un ouvre-bouteille électrique.
En effet, pendant les périodes de confinement, les Français n’ont pas cessé de boire du vin. Bien au contraire, la consommation s’est avérée à la hausse. Par ailleurs en considérant les analyses réalisées par le boom des Lives-Apero, il y a eu une modification au niveau des habitudes de consommation. En effet, le boom des Lives Apéro leur offre la possibilité de continuer toujours à consommer du vin en dépit de l’isolement social.
De la même manière, en se référant à l’étude réalisée par IFOP, près de 42 % des Français ont consommé beaucoup plus d’apéros qu’en temps normal. Raison pour laquelle plusieurs producteurs ont réalisé des chiffres d’affaires élevés. Ce qui revient donc à dire que les cavistes se sont vite adaptés aux nouveaux modes de vente, plus précisément à la vente à emporter sans contact. Il y en a même d’autres qui ont procédé à la mise en place de la vente en Drive.
L’adaptation des dégustations professionnelles aux crises de covid-19
En général, dans le mois de juin de chaque année, un événement de dégustation à Bordeaux rassemble plus de 7000 personnes, dont 3000 étrangers. Cependant, l’avènement de la crise sanitaire du coronavirus a bel et bien bouleversé les choses. Bien que la crise soit menaçante, la dégustation des vins en primeur de la région de Bordeaux a eu lieu, mais d’une autre manière.
En effet, en ce qui concerne l’édition 2020, les négociants ont été beaucoup plus créatifs. Au lieu de convoquer plus de 7000 personnes, ceux-ci se sont référés à plusieurs sociétés qui sont des experts pour conditionner le vin dans de petites bouteilles. Cela a permis aux journalistes et aux professionnels du secteur d’avoir l’occasion de déguster les vins sous forme de petit échantillon en étant même dans leur salon.
Il s’agit là de l’impact direct du covid-19 sur le marché des vins. De la même manière, en 2019 les primeurs ont connu une baisse importante des prix. Plus précisément, une baisse en moyenne de 19 %. Par exemple, le château Pontet-Canet a fait sortir récemment son millésime à un coût de 58 € au lieu de 84 € l’année dernière.
Au regard de tout cela, la dégustation du vin par les professionnels a connu une adaptation rapide avec les dégustations en ligne qui sont organisées par les clients et œnologues du monde. Par ailleurs, ce nouveau mode de dégustation pourrait être efficace même après la crise sanitaire. Ce qui dérangerait de nombreuses personnes d’ailleurs, car ceux-ci se sont déjà habitués aux échanges physiques entre les producteurs et les acheteurs.
Le bouleversement dans le reste du monde
Dans certains pays (comme l’Afrique du Sud), la consommation d’alcool pendant les périodes de confinement et d’isolation sociale constitue un réel danger pour les consommateurs. Il en va de même pour la consommation du tabac. Voilà pourquoi dans ce pays, les autorités gouvernementales ont interdit de façon formelle la vente de tabac et d’alcool pendant les périodes de confinement. Cette situation conduit automatiquement à un arrêt des ventes de vins.
Par ailleurs dans plusieurs autres pays, l’achat de la consommation de vin a bel et bien pris une ampleur incroyable pendant le confinement. Comme exemple, il faut noter les États-Unis. À travers un sondage réalisé par Nielsen, il a été noté que la vente de vin a augmenté de 29,4 % pendant les périodes de confinement. Il en est de même en Australie et en Grande-Bretagne.
